> MARCHAND André (1907-1998)

MARCHAND André (1907-1998)

À onze ans, André Marchand perd sa mère et en gardera une blessure inguérissable. Il fait ses études secondaires chez les Jésuites d’Aix où son père est professeur de mathématiques et commence à peindre à quatorze ans, prenant la Montagne Sainte-Victoire pour modèle de ses premières aquarelles. En 1926, André Marchand rompt avec son père puis vient à Paris où il ne connaît personne. Pour gagner sa vie, il travaille comme manœuvre dans une entreprise de bâtiment. Au cours de quatre années difficiles, il ne fréquente pas l’École des Beaux-Arts mais inlassablement le Louvre. Il retrouve l’aixois Darius Milhaud et se lie, par ailleurs, à Francis Gruber et à Pierre Tal Coat. Il commence en 1932 à exposer au Salon d’automne, puis au Salon des indépendants et gravite autour du groupe «Forces nouvelles». Après un voyage en Algérie, en 1933, à Biskra, aux portes du désert, qui lui fait une forte impression, il travaille quelques années sur les bords de la Méditerranée, à Toulon, Hyères puis Saint-Rémy-de-Provence. À l’arrivée du Front Populaire, le peintre Signac l’envoie au « Congrès des intellectuels communistes » qui se tient à Moscou pour y représenter la jeune peinture française. Il compose alors les décors et costumes de la « Suite provençale », ballet de Darius Milhaud, et de « Mireille » pour Rouché à l’Opéra Comique. En 1937, André Marchand reçoit, pour La jeune fille et le paralytique, le prix Paul Guillaume, destiné à distinguer le talent d’un jeune peintre. Cette toile fait partie d’une série d’œuvres monochromes où des personnages hiératiques, sans rapport entre eux, sont disposés devant des paysages quasi-désertiques, dans une atmosphère proche de la peinture métaphysique de Chirico. Marchand travaille en 1939 dans les Pyrénées lorsqu’il est mobilisé et affecté en Champagne au Quartier général du général Gamelin. Il doit ensuite traverser en juin 1940 la France à pied et, mitraillé par des chasseurs bombardiers, échappe de peu à la mort. Quand il relève la tête, il est ébloui à la vue d’un champ de coquelicots. Mais la couleur n’envahit sa palette que peu à peu. Démobilisé et replié à Aix-en-Provence, il compense, par exemple, le rouge vif d’un ciel par la présence de trois grandes Parques noires. Braque en félicitera Marchand: « Vous avez le sens de la lumière noire ». Premier Salon de Mai. André Marchand participe, avec Beaudin, Berçot, Bertholle, Bores, Coutaud, Desnoyer, Gischia, Lapicque, Lasne, Lucien Lautrec, Legueult, Le Moal, Manessier, Pignon, Suzanne Roger, Singier, Tal Coat et Charles Walch à l’exposition Vingt jeunes peintres de tradition française organisée en 1941 à Paris par Bazaine. Installé à Paris rue Campagne première, il est en 1943 l’un des fondateurs du Salon de Mai qui s’ouvre pour la première fois en 1945 et y participera durant vingt ans. En 1942 Louis Carré expose André Marchand qui séjourne à Saulieu durant l’hiver 1943, réalisant ses premières toiles de neige, et travaille dans la forêt de Fontainebleau. Aimé Maeght lui propose en 1944 un atelier à Vence puis dans le Vieux Cannes, lui commande cinquante lithographies pour Provence noire et lui offre en 1946 la chance d’être le premier artiste à ouvrir sa galerie de la rue de Téhéran, pari risqué car Marchand est encore inconnu du grand public, mais gagné: ses Arlésiennes remportent un vif succès et les expositions de Marchand se succèdent dans le monde entier. Aussitôt, Aimé Maeght lui propose de faire une seconde exposition l’année suivante. Mais le public parisien, qui l’avait considéré comme un peintre de la Provence au soleil implacable, semble désorienté devant les nouvelles toiles qui figurent un monde végétal complexe où la lumière ne peut que s’infiltrer. En 1946 l’artiste s’est en effet fixé en Bourgogne au cœur de la végétation foisonnante d’une forêt primaire. L’exposition est un échec.

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