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GUILLAUMIN Armand est un peintre et graveur français. Il est né le 16 février 1841 à Paris, et mort le 26 juin 1927 à Orly. Il fut l'un des premiers et des plus fidèles participants du groupe impressionniste. Il participa à de nombreuses expositions des peintres impressionnistes de 1874 et celle de 1886. GUILLAUMIN s'installe en 1857 à Paris pour y travailler avec son oncle Besnard. Il suit des cours du soir avec le sculpteur Louis Denis Caillouette.
En 1863, il participe au Salon des refusés de 1863. En 1870, GUILLAUMIN développe son goût pour la peinture de paysage et peint avec l’artiste Pissarro. Il y peint de nombreux paysages, les rues de Paris, les rives de la Seine … Durant les années 1890, sa peinture devient plus subjective. Ses couleurs très expressives anticipent ainsi les Fauvistes.
GUILLAUMIN réalise aussi de nombreux voyages en Auvergne et en rapporte de nombreux paysages et tableaux.
Le musée des Beaux-Arts de Clermont Ferrand propose une rétrospective de l'œuvre d'Armand Guillaumin (1841-1927), ami de Gauguin, Pissaro et Monet, qui plaçaient son œuvre parmi les plus importantes de leur temps. Ce très grand "impressionniste", mais dont la force et la maturité picturales ne peuvent être li mitées à ce cadre conventionnel, est injustement oublié et la vision de son œuvre réserve des émotions et entraîne un heureux ajustement de l'histoire de l'art.
A son propos nous ne pourrions mieux dire René Huyghe : que "L'esprit humain tend trop facilement à s'économiser rien de plus décevant que le travail réducteur qu'il opère sur les données complexes du réel, pour le réduire à quelques prises sûres et aisées à retrouver... L'Impressionnisme ? Manet à l'origine, Monet à l'apogée, à la rigueur Pissaro, puis commence la surenchère : Seurat, la réaction constructive Cézanne, et tout est dit. Il en résulte l'éclipse de personnalités primordiales, mais moins typique ment exemplaires. Ainsi en est-il de Guillaumin."
Toute autre personnalité que René Huyghe pourrait être soupçonnée de mal connaître son sujet. Mais pour ce qui concerne les peintres de l'époque de Guillaumin, quel meilleur guide pourrions-nous suivre ? Et assurément les peintures exposées à Clermont Ferrand bousculent les limites dans lesquelles on a souvent voulu enfermer ce fameux mouve ment des Impressionnistes, si bien qu'il suffit d'aller redécouvrir Guillaumin pour comprendre que la peinture est une surprise sans fin.
Et il est vrai que son œuvre ne se laisse pas prendre au jeu des catégories toutes faites. Si beaucoup de ses toiles participent de l'anticonformisme du Salon, s'il figure au Salon des Refusés en 1863, celui-là même où Manet expose son "Déjeuner sur l'herbe" et s'il adhère au mouvement qui prit le nom d'Impressionnisme en 1874, il témoignera toujours d'une maturité picturale où s'affirme son attachement à la structuration de la toile, à la ligne directrice, à la touche de couleur pure comme tonalité incontournable de ses peintures, ainsi que des références humaines et sociales dans une grande partie des sujets qu'il affectionne.
S'il est vrai qu'il est comme ses amis un adepte de la lumière et qu'il peut en restituer la vibration comme dans le "Chemin à Damiette" (huile sur toile de 1886), ou s'inscrire par touches fragmentées et superposées dans une "impression" charnel le de l'espace comme dans sa toile "Le quai de Bercy" (vers 1881), le génie propre de Guillaumin le pousse à des constructions et des audaces qui annoncent les Fauves par la couleur, ou toute une école avant-gardiste du XXe siècle avec la structuration de l'espace par la ligne brisée.
Bien qu'il reste fidèle à son sujet, et en cela à son temps, devant une œuvre comme le "Cribleur de sable" (huile sur toile de 1891) on est perplexe et sous le choc d'une modernité "plastique" qui pourrait à juste titre nous faire considérer cette toile comme une des plus novatrices de l'époque. Il n'est pas question ici de chercher la rupture pour la rupture, ce qui n'a aucun intérêt. Mais ce "Cribleur de sable" est d'une telle force qu'il incite à bien des réajustements.
Cette œuvre est une formidable consécration de l'autonomie de la couleur et de la ligne. Elle n'échap pe au sujet qu'elle nous montre que la pure émotion plastique qu'elle produit. Mais là où la peinture moderne abandonnera le sujet, Guillaumin en fait l'élément primordial du mouvement et de l'équilibre de son travail. Mais là où les Fauves, et plus tard Matisse, abandonneront parfois toute perspective pour ne retenir que deux dimensions, Guillaumin conserve sa vision de "paysagiste". Et il trouve, à mon sens, un équilibre au plus haut niveau d'une tension et d'une passion de peindre, sans s'abandonner à un extrême qui sans doute, à ses yeux, le priverait de la multiplicité du visible.
Dans les "Voleurs de charbon sur le quai" (huile sur toile de 1885) on peut apprécier l'alliance du regard précis du peintre à celui du témoin des hommes de son temps et de leurs luttes pour l'existence. Si la couleur et la forme sont la quête du peintre, elles s'incarnent pour Guillaumin dans son semblable. De là, ces portraits, magnifiques de sensibilité, dans lesquels, sans jamais abandonner une recherche de composition structurée, il parvient à transcrire l'émotion essentiel le du personnage, tels "Madame Guillaumin écrivant", pastel sur papier de 1892, ou la "Vanneuse à Damiette" de 1884.
Mais il est vrai que ce peintre est un prodigieux paysagiste parmi les Impressionnistes, ses amis. Ses paysages qui témoignent d'un réel amour du spectacle naturel, sont aussi et surtout générateurs d'un dynamisme pictural qui transporte l'œil au-delà d'une simple vision "impressionniste". Ce n'est pas pour rien que Gauguin, son ami, fut aussi l'acquéreur de ses toiles. Plus tard, les deux amis s'échangeront leurs œuvres.
Parmi toutes les œuvres exposées à Clermont-Ferrand, il est difficile d'en privilégier une. Peut-être "Paysage aux environs de Saint-Julien-des-Chazes" hui le sur toile de 1805, témoigne-t-elle de la véritable originalité du peintre qui réjouit par son utilisation de couleurs crues et une construction très rythmée sur des lignes obliques, audaces que nous donnera plus tard l'Expressionnisme.
Comme on ne le verra pas assez avec les quelques reproductions qui accompagnent cet article, Guillaumin est un artiste complexe qui ne s'est jamais laissé enfermer dans une école. Il fut, nous l'avons dit, l'ami des peintres les plus vénérés par notre époque qui, eux, le considéraient au plus haut, tel Cézanne qui vint s'installer près de lui à Paris en 1888. Qu'a-t-il donc manqué à Guillaumin pour être reconnu par notre hagiographie contemporaine? Peut-être un de ces hasards de la vie qui a changé toute la sienne. En 1891, alors qu'il vit difficilement, comme certains de ses amis, de la vente de ses tableaux, il gagne à la loterie ! Deux gros lots de cent mille et cinquante mille Francs-or. Comme le dit très bien René Huyghe: "Il se trouva installé dans l'aisance et ne travailla pas à se créer une équipe de marchands. On ne sait que trop leur action sur le public."
Un siècle plus tard, cette passionnante rétrospective n'a plus besoin des marchands pour nous convaincre qu'Armand Guillaumin sut aimer la peinture à l'égal des plus grands,
A. Calonne
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